Histoire d'une coopération : donner une nouvelle vie aux ressources, ensemble

Quand une entreprise spécialisée dans la valorisation des déchets rencontre un collectif créatif engagé pour le réemploi du bois, cela ouvre la voie à de nouvelles coopérations locales. Schroll a soutenu la campagne de financement participatif du Collectif PARAChutes sur Okoté, une initiative qui a permis d’équiper et d’aménager leur nouvel atelier à Colmar.
Nous avons réuni Marion Mohn, designer et cheffe de projets pour l’association PARAChutes, Daniel Lardieri, directeur du département collectivités chez Schroll, et Cyrielle Klein, responsable marketing et communication, pour un échange croisé autour de ce partenariat innovant.
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Marion MOHN Designer & Cheffe de projet
Association PARAChutes |
Cyrielle KLEIN Responsable Marketing et Communication Schroll |
Daniel LARDIERI Responsable Département Collectivités Schroll |
Pouvez-vous chacun présenter brièvement votre structure et votre mission ?
Marion Mohn (Collectif PARAChutes) : Je suis designer et cheffe de projets au sein de l’association PARAChutes, implantée à Colmar. Nous travaillons autour du réemploi du bois et de la fabrication de mobilier, avec une dimension pédagogique et collective. La campagne de financement participatif nous a permis de développer nos activités et d’aménager nos locaux.
Cyrielle Klein (Schroll) : Je suis responsable marketing et communication du groupe Schroll, en charge notamment des partenariats et du mécénat. Mon rôle est de créer des liens entre notre activité de valorisation des déchets et des projets qui résonnent avec nos engagements.
Daniel Lardieri (Schroll) : Je dirige le département collectivités locales chez Schroll. Nous travaillons historiquement avec de nombreuses collectivités en Alsace, autour de la collecte et du tri. Nous sommes pleinement acteurs de l’économie circulaire et portons actuellement un projet de construction d’une salle pédagogique à Colmar.
Comment vos chemins se sont-ils croisés ?
Cyrielle : C’est Marion qui nous a contactés par mail. Dans nos partenariats, nous recherchons toujours du sens, pas simplement le fait de financer un projet. Nous avons donc échangé en visioconférence pour mieux comprendre l’association et ses ambitions, puis organisé une rencontre à la Maison du Recyclage de Strasbourg en novembre 2024.
Daniel : En parallèle, j’avais entendu parler de Marion à travers plusieurs collectivités clientes, comme Neuf-Brisach ou Colmar Agglomération, qui avaient déjà travaillé avec elle. Les retours étaient très positifs, ce qui a renforcé notre intérêt pour le projet.
En quoi le projet de PARAChutes a-t-il fait écho à vos propres activités et engagements ?
Cyrielle : Avant même d’imaginer un soutien financier, nous avons vu une convergence avec notre projet de salle pédagogique à Colmar. Nous souhaitons y accueillir différents publics pour découvrir le centre de tri, et il nous a semblé évident que le mobilier devait être conçu à partir de matières réemployées. L’expertise de PARAChutes trouvait donc tout naturellement sa place dans ce projet.
Daniel : Pour nous, cela coulait de source. Nous sommes acteurs de l’économie circulaire et travaillons déjà beaucoup avec les structures de l’Economie Sociale et Solidaire. Dans un contexte où l’urgence climatique et la préservation des ressources sont omniprésentes, le cœur de l’activité de PARAChutes – le réemploi – donne tout son sens à ce partenariat.
Marion, au-delà du soutien financier, qu’est-ce que le partenariat avec Schroll vous a apporté concrètement ?
Marion : Au départ, je cherchais surtout des partenaires pour accéder à des gisements de déchets. En échangeant avec Cyrielle, j’ai découvert que Schroll pouvait jouer un rôle de médiateur, en facilitant la mise en relation avec d’autres acteurs. Cela a ouvert de nouvelles pistes auxquelles je n’avais pas pensé. Depuis, Schroll est devenu un partenaire clé, toujours partant pour s’impliquer dans nos projets, bien au-delà du financement.
Quels points communs voyez-vous dans vos démarches respectives autour de la valorisation des ressources et de l’économie circulaire ?
Daniel : Nous partageons une même philosophie : considérer les déchets non pas comme une fin, mais comme une ressource. Nos activités convergent autour de cette idée de boucle locale et vertueuse, où les matériaux sont collectés, réemployés et transformés.
Marion : Effectivement, nous avons cette volonté commune de préserver les ressources et de montrer, chacun à notre manière, que l’économie circulaire peut générer de la valeur et du sens pour le territoire.
Quel impact espérez-vous que cette coopération ait sur vos publics respectifs (clients, usagers, adhérents, habitants…) ?
Daniel : Du côté des collectivités, ce partenariat est perçu très positivement. La salle pédagogique de Colmar permettra de sensibiliser un large public – scolaires, habitants, associations – dans une logique de boucle locale. Les élus voient d’un très bon œil ce type d’initiatives qui valorisent les ressources du territoire.
Cyrielle : Les industriels que nous accompagnons sont aussi intéressés : ils pourront intégrer cette salle pédagogique et comprendre concrètement ce que deviennent les matières collectées. C’est un outil de sensibilisation et de transparence.
Marion : Pour PARAChutes, c’est important de montrer que nous travaillons main dans la main avec des entreprises reconnues. Cela renforce notre crédibilité et prouve que nous ne sommes pas seulement dans une démarche de coopération, avec des actions concrètes, durables et partagées.
Un moment marquant ou une anecdote que vous avez envie de partager autour de cette coopération ?
Marion : J’ai eu l’opportunité d’accompagner une promotion d’étudiants en architecture d’intérieur de Ynov Campus à Strasbourg. Avec Schroll, nous leur avons proposé de travailler sur un projet réel, en lien avec la Maison du Recyclage. Ils ont visité le centre de tri, questionné Cyrielle comme dans un vrai rendez-vous client, puis présenté leurs projets lors d’une soutenance finale.
Cyrielle : Pour nous, c’était l’occasion de sensibiliser des jeunes adultes à la réalité du tri et du recyclage, tout en bénéficiant de propositions concrètes qui pouvaient nous être utiles. C’était un vrai partenariat gagnant-gagnant.
Voyez-vous déjà des pistes pour prolonger cette collaboration ou imaginer de nouvelles synergies à l’avenir ?
Daniel : La salle pédagogique de Colmar, qui verra le jour fin 2025, est un projet central. Elle sera aménagée par PARAChutes, et nous y accueillerons des publics variés : scolaires, associations, citoyens, mais aussi industriels. L’objectif est de créer un lieu de transmission et de prise de conscience.
Marion : Nous avons encore beaucoup d’idées et d’envies communes. La force de ce partenariat, c’est qu’il ne s’arrête pas à un projet unique mais ouvre la porte à d’autres coopérations.
Quel message souhaiteriez-vous transmettre, ensemble, à d’autres entreprises et associations tentées par ce type de partenariat ?
Cyrielle : Je dirais aux entreprises : investissez vous dans ce type de projets. Ils donnent du sens, ils font vivre le territoire, et ils créent un vrai plus pour vos métiers et vos clients. C’est du gagnant-gagnant.
Marion : Une association est aussi une forme d’entreprise : elle doit se développer, porter des projets, s’entourer de partenaires solides. Sans coopération, on ne va pas bien loin.
Daniel : J’aime comparer cette relation à l’image de David et Goliath : Schroll est une grande entreprise, PARAChutes une jeune association. Mais l’un ne va pas sans l’autre. Les associations sont des maillons essentiels de la chaîne de l’économie circulaire, et nous avons besoin d’elles autant qu’elles ont besoin de nous. Si on est en capacité de le faire, on fera tout pour faire vivre ce partenariat le plus longtemps possible !
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Un grand merci à Marion, Cyrielle et Daniel pour leur témoignage !
Cette histoire vous inspire ? Découvrez dès à présent d'autres projets engagés qui apportent des solutions pour répondre aux défis sociaux et environnementaux en Alsace.


